Je suis un auteur, amoureux des polars depuis mon adolescence. J’écris depuis longtemps et j’ai enfin réussi à finir un roman puis un deuxième et à trouver un éditeur. Ce que j’apprécie dans le roman noir c’est le côté engagé de beaucoup d’auteurs. Je m’y retrouve tout à fait.
J’écris pour les distraire, car j’aime raconter des histories, mais aussi pour essayer de leur transmettre mes révoltes et mes engagements.
J’ai commencé à écrire très vite après avoir appris à lire. Au début je plagiais mes romans préférés, le club des cinq ou les Jules Verne. Ce désir d’écrire ne m’a pas quitté.
Mon loisir préféré, mais aussi un besoin. En fait je ne sais pas ne pas écrire et j’imagine en permanence des histoires que j’ai envie de raconter.
J’ai longtemps écrit pour le pur plaisir d’écrire, sans finir mes histoires, en écrivant des textes sans architecture digne de ce nom. Un jour l’envie d’être lu vous saisit et là vous devenez auteur si vous le pouvez. J’ai eu cette chance.
Je suis depuis peu (5 mois) à le retraite, avant j’étais fonctionnaire. Je n’ai jamais eu l’ambition de vivre de ma plume, c’est trop difficile avec une famille.
J’écris un peu n’importe comment. Il m’est arrivé de rester au bureau le soir après le travail si j’avais une idée que je trouvais intéressante. J’ai écrit une partie de mon roman Gabrielle dans le TGV. Mon seul rituel est de marcher pour trouver des idées.
Depuis que je suis retraité, j’ai un bureau assez isolé. Mais il m’arrive toujours d’écrire devant la télé ou dans le jardin.
Je m’y mets tôt, après le petit déjeuner et j’essaye d’écrire au moins deux heures. Mais je n’y arrive pas toujours.
J’avais une quinzaine d’années. C’était un polar pour ados et il est toujours dans un tiroir. Je le publierai un jour peut-être ?
Non, je n’aime pas l’idée d’appliquer des recettes. Ma formation c’est la lecture des auteurs qui me plaisent.
C’est très variable, j’ai mis près de 5 ans pour écrire La Mort sur un plateau et un peu plus de 3 mois pour Gabrielle.
Non
J’imagine les intrigues de manière très cinématographique. Je me projette les récits et j’imagine physiquement mes personnages.
Je garde beaucoup de distance avec mes personnages. Je ne leur parle pas, mais je les entend parler dans le film imaginaire que je réalise avant d’écrire.
Mon entourage m’inspire certains personnages, d’autres me sont suggérés par l’actualité ou sont purement imaginaires.
J’ai écrit en suivant mes envies pendant très longtemps. J’ai eu une nouvelle publiée très tôt dans la bibliothèque verte et j’ai essayé d’écrire pour les enfants dans le prolongement de cette publication. Pour des raisons trop longues à développer, cela ne s’est pas fait. J’ai fait des études littéraires qui m’ont un temps détourné de mon domaine de prédilection (le polar) et j’ai essayé d’écrire de la littérature sérieuse. De toute évidence je n’étais pas fait pour ça et les éditeurs prestigieux auxquels j’ai envoyé mes quelques manuscrits les ont fort justement refusés. Je suis revenu au polar sur le tard, lorsque j’ai eu plus de temps, les enfants ayant grandi.
Oui certainement. Mais en même temps Régis Debray dit qu’il n’existe que deux profession dans lesquelles vous êtes payé pour faire ce que vous aimez, les rarissimes prostituées nymphomanes et les auteurs.
Après une tentative de quasi auto publication chez Edilivre j’ai eu la chance de trouver un véritable éditeur, Evidence Editions, chez lequel j’ai publié deux romans.
Je n’ai pas eu a essayer beaucoup d’éditeurs avant d’être publié. Je dois donc considérer que cela n’a pas été trop difficile.
Une grande anxiété et beaucoup d’excitation à la fois. La joie d’être publié et l’angoisse de ne pas plaire à mes lecteurs.
Oui.
Je laisse tomber ce que je suis en train d’écrire et je fais autre chose, cela finit toujours par revenir.
Non jamais.
J’en parle très peu aux amis. Ma famille m’encourage mais sans flagornerie.
Il y a toujours un peu d’étonnement, un auteur cela semble faire partie d’un autre monde.
Je veux transmettre ma vision du monde tout en divertissant mes lecteurs.
C’est celui du polar noir engagé du type de celui qu’écrit Didier Daeninckx.
J’ai deux romans publiés. La Mort sur un plateau qui raconte une enquête sur la mort d’un ancien dictateur sud-américain tué en direct sur un plateau de télévision en France. Deux policiers la mènent en parallèle, un commissaire de la crim et un ancien policier, Santiago, qui a quitté la police à la suite de l’assassinat de sa femme. Gabrielle, raconte la suite de ce premier roman, Santiago tente de résoudre le mystère de la mort de sa femme. Dans les deux romans, à l’intrigue policière se mêle le déroulement d’une campagne électorale dans un pays imaginaire d’Amérique latine, le Costa Verde.
https://www.evidence-boutique.com/clair-obscur/la-mort-sur-un-plateau
Avec plaisir. Voici un extrait du troisième tome des aventures de Santiago en cours d’écriture :
Cyrille Lambert ferma la porte de son bureau à clé comme tous les soirs. Avant de quitter son travail il avait soigneusement rangé tous les documents sur lesquels il travaillait dans le petit coffre-fort mis à sa disposition par TAM, le service de sécurité de l’entreprise ne plaisantait pas avec la confidentialité. Il descendit au deuxième sous-sol où se trouvait sa Toyota land cruiser. Les gros 4X4 étaient son pêché mignon et son seul luxe. Il sortit du parking à 20h36 selon le registre du gardien. Ce dernier se souvenait de l’avoir salué comme tous les soirs. Le Français était habituellement l’un des derniers à quitter son travail et ne manquait jamais de lui faire un signe de la main en passant.Cyrille Lambert klaxonna. Le gardien vint ouvrir la grille, c’était un des avantages de l’Afrique, du personnel pléthorique payé une misère. On en prenait vite l’habitude, ce serait dur de revenir en France. Le gardien de l’ensemble résidentiel où il occupait un logement de fonction au cinquième étage dans le quartier de Kalikak, le vit entrer peu avant vingt-et-une heures, à cette heure-là la circulation dans la capitale du Gabon commençait à se fluidifier. Cyrille Lambert s’arrêta un petit instant pour lui de-mander des nouvelles de son petit dernier qui avait été hospitalisé deux jours auparavant, il paraissait dans un état tout à fait normal.Vingt minutes plus tard un cri terrifiant le fit se précipiter à l’extérieur de l’immeuble son revolver àla main. Lambert gisait sur la pelouse les membres écartelés. L’arrosage automatique s’étant déclenché, son costume, qu’il n’avait pas quitté, était trempé. Le gardien se surprit à penser, avant de se le reprocher, que c’était un sacré gâchis, un aussi beau vêtement.
Le lien c’est le personnage central Santiago et les enquêtes qui le mènent d’un roman à l’autre.
J’ai écrit la toute première version de La Mort sur un plateau, qui ne s’appelait pas encore comme ça, pour un concours de nouvelles organisée par France bleue. Le roman devait se dérouler principalement dans le milieu de l’audiovisuel. J’ai été l’un des lauréats de ce concours, mais je sentais bien que cette histoire méritait un roman pour mieux la développer.
Oui Didier Daeninckx.
Pas directement, mais au niveau du mélange de la politique et de l’intrigue policière certainement.
–> Lu : Que d’os de JP Manchette.
–> Ecrit : Gabrielle
Difficile à dire. J’ai un petit faible pour La Mort sur un plateau, parce que c’est le roman avec lequel l’aventure a commencé.
En littérature générale : Gabriel Garcia Marquez, JMG Le Clézio, Zola, Balzac, Philippe Delerm.
Pour la littérature policière : Henning Mankell, Didier Daeninckx, Agatha Christie, Ruth Rendell, JP Manchette.
Tout à fait, cela me permet de progresser ou me conforte dans mes choix.
Bien sûr, j’essaye d’intégrer les critiques et suggestions des critiques et des lecteurs, en particulier de ma directrice de collection qui est souvent ma première lectrice.
Je reprends les personnages de mes premiers romans tout en introduisant de nouveaux arrivants. En particulier une femme qui va aider Santiago à achever son enquête sur la mort de Gabrielle.
Santiago va achever (il était temps) l’enquête sur la mort de sa femme et au Costa Verde les élections vont se dérouler et consacre la victoire de … (chut c’est encore un secret).
J’espère une parution avant la fin de cette année, j’en suis aux premiers chapitres.
Pourquoi mener en parallèle deux intrigues, l’une purement policière et l’autre très politique ?
Pour que les deux se nourrissent mutuellement. J’aime les romans dans lesquels des histoires convergent et donnent de la profondeur au récit.
Incontestablement, j’aimerais être Santiago mais ne pas voir mon épouse mourir.
Nous vous remercions pour cette Interview.
Celle-ci, fût pour nous un réel plaisir, que de vous parlez sur Facebook, d’apprendre grâce à votre interview un peu de chose sur vous & votre univers.
Nous espèrons que vous, ami(e)s lecteurs : Découvrirez, ou redécouvrirez cet auteur.
–> Merci beaucoup à vous. Bisous cordiaux de notre part.