Hum… voyons… je m’appelle Coline Gatel et j’écris des livres qui ne correspondent absolument pas à l’image que les gens se font de moi. Mes histoires sont très noires, et plus particulièrement mon dernier ouvrage qui vient de sortir chez Préludes Éditions : Les Suppliciées du Rhône.
Je suis née vers Saint-Étienne, mais j’habite dans le Morvan, un lieu préservé et magnifique, où je me consacre à l’écriture.
Que j’adore les rencontrer lors des dédicaces et que sans lecteur, un auteur n’est rien.
J’écris depuis que je sais écrire. J’ai même commencé un peu avant, puisque je dessinais mes histoires avant de savoir écrire… Pour moi, c’est une évidence. Raconter des histoires.
Une formidable passion ! Il y a quelques années, j’aurais pu vous dire, un besoin. Mais ce n’est plus le cas. Le temps a mis de l’ordre dans ma vie, et maintenant je suis… plus sereine.
Parce que je ne sais pas faire autre chose ! 🙂 Oh, j’ai essayé ! Mais l’écriture est l’activité dans laquelle j’ai le plus de constance.
Plus maintenant. Ce n’est pas parce que je gagne formidablement ma vie… mais parce que je n’ai plus envie de faire autre chose, et que je peux me le permettre.
J’ai besoin d’entrer en introspection. Pour cela trouver une musique qui m’aide est important. Quelque chose qui va déclencher une histoire dans ma tête.
Non. Mais j’aime bien écrire en voyage. Peut-être parce que cela me coupe de mon train-train habituel.
Rien de défini. Je suis comme une abeille. Je butine beaucoup de-ci de-là 😉 Je passe au jardin, je reviens dans la maison, je lis, je cuisine, je regarde une émission, je vais profiter du paysage sur la terrasse… ah et si j’écrivais !… ou peut-être pas 🙂 En fait, je suis la reine de la procrastination !
J’avais 5/6 ans, c’était une histoire de voiture : la wonedolingueur 🙂 J’ai commencé par la dessiner et comme cela ne me satisfaisait pas, j’ai appris à écrire pour la retranscrire avec des mots. Après, je n’ai plus arrêté !
Non. Comme j’aime les sujets historiques, je suis allée me frotter à la fac d’histoire…mais sans grande conviction.
Tout dépend, comme je procrastine beaucoup (voir plus haut 🙂 ), il faut que je rattrape le temps perdu lorsque je me mets à écrire. Donc j’écris très vite. Par contre, je peux longtemps retravailler l’ébauche ! Et entre deux livres, je ne vous dis pas ! J’ai des lecteurs qui ont attendu 4 ans le dernier tome de ma série autoéditée : Les Étrangers du Temps ! C’est dire !
J’ai changé de nom en entrant dans le monde de l’édition avec mon dernier livre. Couper avec mon travail en auto-édition était important pour moi. Ne vous méprenez pas ! J’en suis fière. Mais ce n’est pas la même chose. Moins de professionnalisme. Alors par égard envers mes nouveaux éditeurs, j’ai accepté de changer de nom.
De tout de rien. De mes failles. De mes peurs. De mon vécu. Mais aussi de mon imaginaire !
Bien. Mes personnages sont sympas avec moi !
Oui. J’essaie d’enfiler leur peau lorsque j’écris, afin de leur donner des réactions cohérentes. Mais je ne leur parle pas !… même si j’entretiens une très bonne relation avec Félicien Perrier 😉 Il est un peu mon Mister Hyde. 😉
Non. Ils ne seraient pas toujours satisfaits !
Lecture ou étude ? Lecture : j’ai toujours beaucoup lu. De tout et surtout en très grosse quantité lorsque j’étais plus jeune. Par contre, je fais une pause lorsque j’écris, afin de ne pas avoir l’impression de ressortir les phrases des autres. Du style : « ah ! Mais déjà vu ça quelque part ! »
Pour les études, j’ai été assez classique. Bac + DEUG d’histoire (vous savez ce truc qui fait très vieux, car il n’existe plus!). Ensuite, je suis entrée en stage de journalisme… et voilà !
Non, il est passionnant.
Je suis maintenant publiée comme on dit… en national (à Paris !). Préludes est la filiale grand format de Livre de Poche.
Non, car je ne l’ai pas cherché. C’est à la suite d’un concours que j’ai eu le privilège d’être choisie par cette maison.
Angoisse,comment va-t-il être reçu ? On a toujours tendance à regarder les mauvais retours et à zapper sur les chroniques dithyrambiques. C’est comme ça ! Sans doute un besoin de se faire du mal.
Oui.
Si vous avez un remède, je le veux bien ! Parce que là, j’en aurais un peu besoin ! 😀
Non.
Je ne connais pas.
Ah ! Ils aiment ! (sinon je les frappe.)
Très bien. Lorsqu’on me connaît, cela ne dénote pas avec mon côté un peu… anticonformiste. J’ai un cousin qui a acheté 10 livres à la Fnac de mon dernier thriller, lorsqu’il est sorti le 6 février dernier !
Jusqu’à présent, pas grand-chose. Puis, on m’a fait remarquer que je défendais beaucoup la cause féminine. En fait, mon féminisme ressort à travers mes personnages et les situations qu’ils vivent. Surtout dans le dernier. Alors si je fais réfléchir sur les femmes, j’en suis heureuse.
Roman noir. Mais je suis en train d’innover en tentant un polar « feel-good ». Une envie de m’amuser en écrivant.
Essentiellement : ma série « Les Étrangers du Temps » et ses 4 tomes, en auto-édition.
Tome 1 : Destins obscurs
Tome 2 : Celui qui est-elle
Tome 3 : Passé composé
Tome 4 : Ainsi soit-il
C’est une série un peu complexe qui flirte avec le fantastique puisqu’il y a un changement d’époque. Difficile de la résumer… il faut la lire ! 🙂
Mon dernier en date : Les Suppliciées du Rhône, chez Préludes Éditions.
C’est l’histoire d’un de mes personnages, créés dans le tome 2 des Étrangers, qui revient à Lyon où il est médecin légiste auprès de Lacassagne en 1897. Avec deux acolytes, il va tenter de résoudre, en créant une forme de « médecine légale » avant l’heure, une série de crimes atroces.
Les premiers sont un peu « en stand-by » pour le moment. Quant aux autres, vous pouvez les trouver un peu partout.
…mais je peux vous donner le lien vers mon site même s’il n’est pas encore à jour :
Alors un extrait de ce que j’écris actuellement ?
Allez ! Soyons fous ! Je vous donne les deux ! Je vous préviens c’est très différent !
Extrait de la suite des « Les Suppliciées du Rhône » (pas encore de titre ni de relecture : premier jet en exclusivité 🙂 ) :
– Tire-toi, sale bête !
D’un geste de main, le rat vola dans un couinement strident alors que l’homme se retournait sur le côté en grommelant.
– Fais chier… marmonna-t-il en remontant son col.
Une fine pluie glaciale tombait sans discontinuer depuis plusieurs jours. Une sorte de bruine mouillée qui transperçait les corps perdus autant que la douleur.
Il gisait là, lui aussi depuis plusieurs jours, sale et recroquevillé, à même la ruelle poisseuse, entre vermine et gravats. L’air empestait l’urine et la faim. Une odeur acre qui prenait aux narines et donnait le tournis.
La femme glissa ses mains dans les poches de sa redingote et s’immobilisa à quelques pas. Entre surprise et acceptation. Un long soupir vint clore le débat entre les sentiments contradictoires qui l’assaillaient et elle hocha la tête, comme pour être sûre. De ce fait, lorsqu’un pauvre ère en guenilles vint s’accroupir près du corps de l’indigent, trouva-t-elle le courage de ne pas fuir. Peut-être était-il en danger dans ce quartier malfamé du vieux Londres ?
Mais le nouveau venu, déjà, secouait le clochard.
– Doc ? grommelait-il. Doc ! Réveillez-vous ! Y’a urgence !
L’interpellé ne broncha pas. Au contraire, il parut se replier un peu plus sur lui-même, dans une position quasi fœtale . Toutefois, l’autre insistait.
– Doc ! C’est ma légitime. La Rosemary. Elle n’arrive pas à faire le petit toute seule. Elle saigne. Va chercher le Doc qu’elle m’a dit… Doc ? Vous m’entendez ? Doc…
Celui que l’arrivant appelait Doc eut un grommellement insatisfait. Comme s’il allait mordre. Mais il rentra les dents et ouvrit un œil.
– Va te faire traire toi et ta Rosemary de chiotte !
Sauf que dans sa dérive, il s’exprima en français ce qui laissa son interlocuteur dans l’expectative.
– Elle va mourir.
– Qu’elle crève !
– Doc…
– Si vous arrêtiez de copuler comme des bêtes, ça ne vous arriverait pas.
Extrait du polar feel-good : titre provisoire « Porc d’encre ».
Il avait relevé les manches de sa chemise et fait sauter un bouton – le troisième . Hum ! Cela devenait très chaud entre nous ! Je faillis rire de ma bêtise, mais le lieu et son regard soudain noir ne m’y engagèrent pas. Afin de reprendre mon sérieux, je me concentrai sur le tatouage que la nudité de son avant-bras droit découvrait. Peine perdue. Cela devait être nerveux. Et ce qui je vis ne me calma pas. Une sorte de femme, mi-pieuvre, mi-démone, qui enroulait ses tentacules autour de son muscle, comme si elle voulait s’en nourrir. C’était glauque.
– Votre mère ?
« Tourne ta langue sept fois dans ta bouche, ma petite. »
Ah ça ! Ma propre mère me l’avait souvent dit. Brave femme que j’aurais dû plus souvent écouter. Mon coup de menton en direction de son bras le fit rugir.
– Vous voulez finir au mitard pour insulte à agent de la force publique, dans l’exercice de ses fonctions ?
Je chuintai un timide «non » qui le fit sourire.
– Voilà qui est plus raisonnable
J’aime bien croiser les personnages. Par exemple, avoir un personnage d’une autre histoire qui passe dans un livre où il n’a rien à voir.
Là sur l’instant, je ne vois pas.
De référence, non, mais qui m’a inspirée oui. Il s’agit de « La petite fille au bout du chemin » de Laird Koenig. Je n’ai pas lu d’autres ouvrages de lui, mais ce bouquin, que j’ai lu plus de 10 fois de suite à partir de 13 ans, a orienté mon imaginaire. J’y ai trouvé ce que je recherchais.
–>Lu : Chantage au presbytère (Agatha Raisin) de Marion Chesney (ça, c’est pour découvrir les polars feel-good)
–> Écris : « Les Suppliciées du Rhône » chez Préludes Éditions
Les Suppliciées du Rhône
Je n’ai pas de top 5. J’aime tous les livres que je finis de lire. Les autres, je les oublie.
Constructive, oui ! Cassante pour rien, non. Comme tout le monde, je pense. On peut ne pas aimer, mais ne pas être destructeur.
Oui, bien sûr !
« Porc d’encre » (titre provisoire), un polar feel-good… mais aussi un autre épisode avec Félicien Perrier. Pas réellement une suite.
Pour le premier, les enquêteurs sont des auteurs qui fréquentent les salons du livre de Province (oui, je connais bien le sujet !)…et s’y ennuient ferme.
Pour le suivant, c’est encore top secret 😉
C’est une enquête basique. Pas noire du tout… à part le meurtre puisque la victime a son œil planté sur une plume (je n’ai pas pu résister à une pointe de glauque).
Hou là ! Je n’ai écrit que 80 pages ! Ce n’est donc qu’un projet… qui ne verra peut-être jamais le jour.
Je crois que vous avez bien fait le tour.
Oh que non !
Nous vous remercions pour cette Interview.
Celle-ci, fût pour nous un réel plaisir, que de vous parlez sur Facebook, d’apprendre grâce à votre interview un peu de choses sur vous & votre univers.
Nous espérons que vous, ami(e)s lecteurs : Découvrirez, ou redécouvrirez cet auteur.
–> Merci beaucoup à vous. Bisous cordiaux de notre part.