Amis : Aymeric
Femme : Camille, Kate, Yuzu…
Le Captorix antidépresseur contenant de la sérotonine :
Est un petit comprimé blanc, ovale, sécable.
Il ne crée ni ne transforme ; il interprète. Ce qui était définitif, il le rend passager ; ce qui était inéluctable, il le rend contingent. Il fournit une nouvelle interprétation de la vie – moins riche, plus artificielle, et empreinte d’une certaine rigidité. Il ne donne aucune forme de bonheur, ni même de réel soulagement, son action est d’un autre ordre : transformant la vie en une succession de formalités, il permet de donner le change. Partant, il aide les hommes à vivre, ou du moins à ne pas mourir – durant un certain temps.
« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
Cette romance, écrite par Houellebecq, est assez tragique. Celle-ci parle de la vie mélodramatique d’une personne, avec ses bons et ses mauvais moments. Comme beaucoup de gens la vie n’est ici pas un long fleuve tranquille. Dans ses belles années, il vit successions de vies de couple plus ou moins heureuses, mais à cause d’une dépression. Il prend un antidépresseur qui va radicalement faire changer sa vue de lui-même et des autres vivants dans et à l’extérieur du monde en même temps, remet en cause sa vie et part alors vers un voyage sans retour dans un monde où se mélange regret du passé et autres, présent qui aurait pu être. (Et si !) Beaucoup de remises en question, il rend un hommage fidèle de la vie d’un dépressif à tel point que je me pose la question « a-t-il vécu une dépression lui-même ? » (vie pas toujours bien décrite dans d’autres ouvrages)
J’ai aimé me plonger dans la vie décrite ici. C’est un très bon roman que je recommande fortement. Note à tenir en considération le vocabulaire est soutenu, un dictionnaire peut-être utile pour certains lecteurs. Un brin d’érotisme vulgaire m’a un peu dérangé, mais n’enlève en rien mon avis très positif de ce récit.
Non lu
Non lu
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Bibliothèque personnelle de Philippe CF